"Comment vivre sans inconnu devant soi?"

répond Philippe Dessein citant le poète René Char à la question : "Pourquoi la gravure?"

Qui connaît le burin, la pointe sèche, l'eau-forte, l'aquatinte ou le carborundum sait combien ces procédés d'empreinte sur cuivre demeurent source d'imaginaire.

Aquarelliste, il organise plusieurs ateliers dans la région toulousaine et parisienne et poursuit un cursus universitaire en Histoire de l’Art et Arts plastiques à Paris 1 Sorbonne.

Initié à la gravure par M. Fauvel (Toulouse), M. Heude (Paris1 Sorbonne) et Me Bouyer (Ecole Estienne), membre de l’association de graveurs “La cage d’escalier” (à Tours 37), il ouvre un atelier de gravure à Beaulieu Lès Loches et une Galerie d’art associative “Lyeuxcommuns” à Tours après s’être consacré à l’enseignement des Arts plastiques dans plusieurs lycées de Touraine.

  Recherches actuelles : sur le support de l’épreuve (issue d’une eau forte, d’une taille d’épargne, etc.).

L’estampe est confrontée au matériau singulier qui reçoit l’impression, ainsi dans la série  “ Ce que la mer dit aux algues ” où la taille d’épargne imprime de véritables algues.

Ou dans l’appropriation de pages prélevées dans de vieux livres du 15ème ou 18ème siècle, ou de tirages du 19ème siècle découverts sur les brocantes…autant de documents anciens où le temps de l’image et son matériau sont interrogés.

Egalement, la mise à l’épreuve de la gravure sur papier sensible photographique, utilisé sans objectif, épiphanies de “ dialogues chimiques ” où se répondent grains d’argent et encres typographiques.

  Doubles : offrir une vie nouvelle au support qui porte son vécu, engager un dialogue qui confronte le papier et l’encre des siècles passés à la matrice d’aujourd’hui, donner en forme d’énigme ce diptyque singulier : deux images en une seule où se questionnent les époques, les fibres, l’encre et les représentations.

 Qu’il se cache (“Autoportraits recto verso”) se superpose (“Intervention”), redouble en simplifiant (“Sur une planche de Roubo le fils 1769/2013”), dialogue (“Le caméléon questionne la photo-graphie”), joue à se dédoubler en négatif-positif et en “bougé” (“Hommage à Lucien Penat 1873-1955”), le Double questionne l’épreuve et sa matrice et, de fait, l’essence même de la gravure.